Le témoignage d’Ophélie : Admise à Marseille

Le témoignage d’Ophélie : Admise à Marseille

Son rêve depuis l’âge de 15 ans, Ophélie s’y est accrochée dur comme fer. Après une année de prépa, suivie de deux ans de fac, beaucoup de déceptions, et un dégoût des concours, à mesure que le tems passait, cette étudiante persévérante a fini par décrocher sa place à Marseille. Beaucoup d’entre vous passent par là ou sont passés par là, mais malgré tout, comme elle le conclut si bien : apprenez à relâcher, car la vie ne se résume pas seulement à la préparation du concours.

 

Je m'appelle Ophélie, j'ai 21 ans et je rentre cette année en première année d'école d'orthophonie à Marseille. Depuis mes 15 ans je n'ai que cet objectif en tête : devenir orthophoniste.

 

J'ai dirigé mon parcours scolaire en fonction de mon projet professionnel. Au lycée, j'ai choisis la filière S (mais en toute honnêteté, peu importe votre filière, vous avez toutes vos chances). J'ai poursuivi mes études avec une prépa concours.

 

La première année, je n'ai obtenu aucune admissibilité parmi les 7 écrits que j'avais passés. Je suis de nature bosseuse et j'ai été extrêmement déçue, comme beaucoup de candidats. Je travaillais beaucoup avec des cartes et des fiches.

 

L'année d'après, je me suis inscrite en fac "Sciences du Langage" et j’ai travaillé les concours chez moi. La Fac m'ennuyait, les cours ne me plaisaient pas mais c'était en attendant, "faute de mieux".

 

Je consacrais tout mon temps aux concours : j’en ai passé 4 la deuxième année en ciblant ceux où j'avais obtenu les meilleurs résultats l'année précédente.

 

J'ai obtenu une admissibilité (Montpellier) et je n'oublierai jamais la joie que j'ai ressentie en apprenant la nouvelle ! Malheureusement les épreuves d'admission furent une catastrophe !

Pour le dernier concours (Marseille), je passais à côté de l'admission à 20 places près. De nouveau, grosse déprime. Je ne sais comment, mais j'ai trouvé un peu de force pour continuer : je ne pouvais me résoudre à abandonner, une fierté personnelle, une forte envie de faire ce métier là et aucun autre.

 

Ce fut l'année la plus dure : j'ai continué l'Université en L2, malgré mon ennui. Je bossais seule ou avec ma colocataire qui travaillait aussi les concours. Le soir, nous jouions au jeu que nous avons nommé "Culturthe". C'était une grande boite dans lequel il y avait pleins de questions de culture générale et nous y jouions avec une tasse de thé. C'était notre jeu du soir. Je n'arrivais plus à travailler et j’avais l'impression de revoir sans arrêt la même chose : c'était affreux.

 

La troisième année fut la bonne : parmi 6 concours j'ai obtenu 4 admissibilités (Clermont, Bordeaux, Toulouse et Marseille). Et oui, je n'ai pas réussi Montpellier alors que l'année précédente, c'était le seul.

 

Cette année, j'ai tenté 3 concours sur 6 que je n'avais jamais essayés les années précédentes et ce sont ceux là que j'ai réussis (Clermont, Toulouse et Bordeaux). Parfois, on se convainc que tel concours n'est pas fait pour nous, et pourtant ! La preuve que l'on peut être très surpris !

 

J'étais heureuse mais je me focalisais souvent sur ce qui n’allait pas, contrairement à l'année d'avant. Je ne supportais plus de me rendre sur les lieux des concours, de voir ces milliers de candidats amassés. J'y allais, mais presque à reculons.

 

Je me suis entraînée aux oraux avec le père d'une amie qui fait du coaching pour les étudiants. Il m'a beaucoup aidée, mais l'exercice des oraux était horrible pour moi. J'ai détesté devoir mettre en avant mes qualités, mes compétences, susciter la motivation des jurys. Devoir faire des oraux n'a pas été une partie de plaisir pour moi. Mon entourage n'arrêtait pas de me dire "vois-le comme un jeu !" Mais devoir me comporter autrement que je suis je n'y arrivais pas, c'était impossible pour moi, j'étais mal à l'aise.

 

Le plus horrible des oraux que j'ai dû passer fut celui de Marseille. Je suis ressortie dégoûtée, j'avais l'impression d'avoir été réduite à une petite personne insignifiante. J'ai pleuré en sortant de mon oral. Et pourtant, Marseille fut la seule ville où j'ai été admise sur liste principale !

 

J'ai été rappelée par Bordeaux, également, quelques jours plus tard. Je n'ai pas très bien vécu mes années de préparation et parfois je me demande ce qui m'a fait tenir. J'avais l'impression d'ennuyer tout mon entourage avec ces concours mais pourtant, ils étaient derrière moi et me soutenaient.

 

Aujourd'hui, j'ai réussi, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi bien, aussi vivante. J'ai été beaucoup trop focalisée sur mon vœu d'être un jour orthophoniste, au point d'en oublier les moments agréables de la vie, au point d'en oublier que la vie ne se résume pas seulement à travailler. Mon conseil, pour tous les candidats qui s'acharnent depuis longtemps à réussir, c'est de ne pas avoir peur de tout relâcher.

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